Les Chiens de Guerre

Il se le rabâchait comme un Hymne de dépeçage Squamate :
_ « Bran a tort, ce crétin ne sait réfléchir qu’avec sa hache. Il ferait d’ailleurs bien de se la planter dans la tête histoire de la remplir un peu. »

Pendant qu’Isha-Akshai ruminait, sa troupe s’avançait dans le long défilé qui menait au lieu du défi. Tous suivaient sans réfléchir le chef de guerre qui leur avait moult fois sauvé la mise par ses extraordinaires prouesses tactiques.

Dépassant d’au moins trois têtes les Nomades Squamates, les trois Rétiaires avançaient mécaniquement, fixant l’horizon. Les Corvus racontent qu’ils étaient là avant tout le monde, avant que les Anges ne décident de fermer leurs bas fonds et d’y enfermer à jamais leurs déchus, puis les damnés. En ces temps là, ils étaient les gladiateurs des anges, offrant aux Chœurs Célestes des combats à morts sans aucune pitié dans les Arènes de Dis. Les rares épargnés étaient changés en hommes insectes, incapables de se faire comprendre par quoi que ce soit d’autre que le combat, et luttant pour l’éternité afin de devenir les Héros qu’ils ne seront jamais.

Toujours à l’affut, les pisteurs squamates traversaient la roche comme si ils en connaissaient instinctivement tous les recoins et tunnels, alors que Vorenus marchait aux cotés de Götz, écoutant les récits du valeureux mercenaire en prenant silencieusement des notes.
Götz interrompit son récit et s’approcha du chef de guerre :
_ « Tu connais Bran, Isha. Il est un peu soupe au lait quand on lui propose d’aller participer à un défi alors que lui fait la guerre depuis des eons. J’avoue moi-même trouver un peu puéril de la part de la Voyageuse de jouer son allégeance au travers d’une inutile boucherie… »

_ « Les motivations de Bran, je les connais. Les motivations de cette Voyageuse, je pense les comprendre, et je suis prêt à suivre les règles du jeu. Ce sont tes propres motivations que j’ai du mal à cerner, petit homme. »

_ « Ma motivation, c’est que je suis probablement une des dernières personnes à connaitre ici-bas le sens du mot « humanité », et que je crois pour t’avoir vu combattre que c’est une valeur que tu respectes aussi. A ta manière, bien sur… »

Gotz regarda l’imposant chef de guerre dans les yeux
_ « Tu te rappelles notre pacte Isha ? Ma présence à tes côtés à un prix. »

_ « Bien sur que je m’en rappelle, et j’ai sélectionné mes suivants en conséquence. J’ai moi-même étudié avec attention le traité d’anatomie que tu m’as confié, et j’en connais assez sur les os, les tendons et les points non-vitaux pour te le garantir… »

Isha pris son souffle pour expirer ces mots coincés au fond de sa gorge.
_  « Nous ne tuerons aucun homme. »

Loin devant eux s’ouvrait la « Caverne du Dragon », et les yeux de lézards du chef Squamate percevaient au loin la silhouette de Don Quichotte s’engouffrant au trot dans cette immense cavité vieille comme les enfers, suivi de sa terrible section de grenadiers déserteurs.

Isha se demanda ce qu’il allait bien pouvoir accrocher à ses écailles en guise de trophée.
_ «  Pourquoi pas des jambes ? C’est seyant, une jambe… »

Bien sympa! Une suite? ;D

Pas mal du tout.

Alors Worm, tu remets ça quand ?

Merci pour vos réponses  ;D
J'ai la partie deux qui est déjà écrite en fait, mais je la raccourcis rapidement (je vais faire l'ellipse de la partie combat).

merci bcp pour vos feedbacks en tous cas, ayant eu très peu de lectures je pensais pas que ca avait enthousiasmé grand monde :)

C'est vraiment sympa. Continue. J'attends la suite avec une certaine impatience.

Youpla, voila la suite. Je ne suis pas pleinement satisfait donc n'hesitez pas sur les remarques, même celles qui piquent, du moment que c'est constructif et que ca peut me permettre d'améliorer un peu le texte ;)

notamment, dans la mesure ou j'ai supprimé tout le passage de la bataille, il faudrait que je sache si l'ellipse n'est pas trop mal faite et si le lecteur s'y retrouve quand même :)

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Isha n’avait jamais connu une telle humiliation. Partout sur le champ de bataille flottait l’odeur de la chitine et du cuir brulé.
L’odeur de la défaite.
Vargas était loin, emportant avec lui les Larmes de sapience.
Isha, lui, en avait une. Une larme pour dix de ses meilleurs soldats : voilà ce que l'on gagne à croire que la guerre peut se faire proprement.
Instinctivement, le chef de guerre se mit à chercher des yeux le coupable.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir Götz debout sur une pile de cadavres au milieu des restes du campement arrière occidental, l'épée couverte de sang. Son armure portait les traces de chaque mort qu’il avait évité, sur sa peau la sueur se mêlait au sang, et dans son regard des siècles de guerre semblaient être remontés à la surface.
Isha s'avança vers lui, arracha avec un geste très professionnel la tête du grenadier qui servait à Götz de piédestal, puis se mit à regarder le chevalier avec un air mauvais :
_ « Ils sont beaux tes principes petit homme. Tu vois, j’en viens même à me demander si tu ne t’es pas entendu avec l’Espagnol… »

Götz prit immédiatement une posture défensive. Il sentit un souffle glacé sur sa nuque : le Néant tenait sa gueule béante derrière lui. Le chevalier sentit alors qu’après cet échec, Isha ne lui offrirait pas de combat loyal, mais une exécution primaire.
_ « Isha, je ne pensais pas... »

_ « Justement, des gens qui pensent pas j’en ai plein chez moi. Tu croyais réellement qu’il te suffirait de manipuler ton petit monde pour que les envahisseurs décident de mettre des confettis dans leurs grenades ? »

Götz serrait les dents. Cette fois, le chef Squamate avait raison : le Conquistador l’avait devancé, et avait très largement profité de son initiative pacifiste pour exterminer la troupe d’Isha Akshay.
Ceci dit, il avait encore à faire aux enfers, et si possible pas sous la forme d’un lémure. Il remit ses instincts de guerrier en marche : Gueule des Abysses dans son angle mort, Isha à 6 pieds de lui, et la caverne à moins de cent toises.
D’un coup, Götz s’accroupit et lança son épée droit devant, sectionnant les tendons du bras et de la jambe gauche du Squamate. Quand il sentit le souffle de la Gueule assez proche, il asséna de son gantelet un puissant coup dans le museau de la bête. Avant même que Isha ne réalise ce qui s’était passé, Götz s’élança avec célérité entre les deux falaises de lave.

La Bête se mit en posture pour éliminer en trois foulées le damné, mais Isha l’arrêta d’un geste :
_ « Tout doux la Gueule. Je connais assez bien Berlichingen pour savoir qu’il a la dent dure. »
Puis le visage de l’homme-lézard se fendit d'un rictus mauvais :
_ « Et je serais là pour moissonner les têtes le jour où il présentera la facture… »

Revu par Macmanus

Très sympa. C'est dommage que tu n'ai rien écrit du tout du combat. Je sais que ce n'est pas évident mais ça aurait été sympa. Sinon l'écrit est plutôt homogène selon moi hormis les phrases "Götz se mit rapidement en posture défensive. C'est alors qu'il sentit un souffle glacé sur sa nuque". c'est un peu abrupt et un chouia au dessous du reste. et il y a un petit doublon sur la fin "Je connais assez bien Berlichingen pour savoir pour savoir qu’il a la dent dure."
A part ça j'apprécie vraiment et j'attends la suite avec impatience.

J'aime bien aussi, pour l'elipse pas de soucis on comprend très bien.  Continue comme ça.

Ben je veux pas faire mon chieur, mais je ne comprends pas comment on est passé de don quichotte à la fin de la première partie à vargas au début de la seconde. Soit le passage du combat apporte l'élclaircissement, soit il s'agit juste d'une erreur de rédaction, soit... c'est moi qui comprend mal ;D
Sinon pour le texte,  c'est plutôt bien écris dans l'ensemble et très agréable à lire. Quant au contenu proprement dit... j'attends avec impatience une suite. :D ;)

Ah oui effectivement, en fait j'écris en fonction de certains tournois, il faut que je remplace Quichotte par Vargas (en plus c'est plus facile de pas etre a cheval pour monter sur un col).
Well spotted  ;D

TTon histoire est vraiment bien mais il y a peut être moyen de l'améliorer. Le fait que Gotz frappe la bête pour fuir ne parrait pas très crédible vu la taille du monstre. Sino l'histoire est très bien ficelé et on attend la suite avec impatience.

Oui, à la relecture c'est "romanesquement" bancal, j'avoue avoir tenté de traduire l'ordre en boostant un peu le poing pour la cinématique.

que penseriez vous de changer ça :


Par ça :

Je suis pas sur que la notion d'uppercut existant en ces temps anciens mais si vous avez un mot adapté, je prends ! (j'aurais bien vu un bon coup de bas en haut sur le museau mais cinématiquement ça colle pas) :)

Au moins c'est clair et ça évite 'envoyant' et 'envoya' dans la même phrase.

C'est déja mieux je trouve. Que dirait tu de: Il asséna un violent coup de gantelet dans la gueule de la bête. Cette dernière, étant sonné, lui permit de senfuir.

Par ça :

Je suis pas sur que la notion d'uppercut existant en ces temps anciens mais si vous avez un mot adapté, je prends ! (j'aurais bien vu un bon coup de bas en haut sur le museau mais cinématiquement ça colle pas) :)
[/quote]

Je ne sais quel terme pourrait remplacer crochet mais étant donné qu'il "assène de son gantelet" on devine aisément que c'est un coup de poing non ? Pourquoi ne pas simplement écrire : "Il asséna de son gantelet un puissant coup dans le museau de la bête." ?

@Kayle : oui c'est clair
@L : oui, mais ca me ferait repeter Gueule sur le meme ligne :)
@Macmanus : simple, je prends :P (faut pas que j'écrive tard la nuit, j'ai des noeuds et de la vodka dans la tete)