La cité d'Ajar, Chapitre premier -- L'attaque de DuPortois

Depuis plus d'un siècle,les armes è feu transformaient la vulgaire piétaille en soldats émérites, capables d'abattre, du même geste, les plus braves des officiers comme les troufions galeux. C'est une bassesse de notre temps qu'il faut apprendre à digérer.

_En enfer, cette merdaille de piéton crêve comme des réformés sur une Galère. La création d'une unité de cavalerie devient une évidence ici-bas. Les dragons protégeraient nos flancs,nos convois de ravitaillement et de colons.
_Les arquebuses restent des armes indispensables pour pouvoir ensuite charger l'ennemi avant les batailles. L'absence de troupes de tireurs dans les camps adverses reste un avantage plus que nécessaire. Les salves de nos mousquetaires jumelées à la charge d'une cavalerie légère est la clé de la victoire.
_Les portes sont à des lieues d'ici et les élevages d'équidés sont rares en ce monde, capitaine. Sachez que la plupart des ravitaillements sont assurés par des convois quasi interminables qui mettent plusieurs mois à nous arriver.
La discussion prit fin sur ces mots, les regards hagards et les faces livides des gradés révélaient une ancienne angoisse maternelle: protéger les rangs face aux maladies infernales cumulées à la fameuse colique bien connue des vivants.Ce subtil mélange homogène répendait ces vices sur les hommes, cassant net le moral déjà fragile des troupes: problême embêtant s'il en est pour tout officier soucieux de prouver sa valeur au Cardinal de Richelieu et aux grands du monde des vivants.

Les tentes du Maréchal grouillaient de gradés et d'officiers:
_Messieurs!
L'assemblée se tut, prête à entendre les ordres du vieux militaire.
_Demain, les troupes franchiront les portes de cette ville. Notre supériorité numérique et militaire surpassera leur force mystique ridicule. Ce n'est pas une poignée d'arabes et de mercenaires qui qui ralentira la progression de nos armées.La cité tombera sous les coups de nos canons. Messieurs demain cette ville sera en notre possession.
À l'instar des voeux du Maréchal DuPortois,le discours ne provoqua aucune agitation démesurée. Au contraire la propagande du chef des armées suscita un profond sentiment de suspicion quant à ladite puissance de la force occidentale.
En effet, depuis la découverte des portes , le corps expéditionnaire n'avait remporté que de grossières escarmouches lors de son parcours.
Les prédications du Maréchal ne changèrent pas le cours des événements qui suivirent: la ville ne tomba point le premier jour; ni même le second...